Frédéric Bazille
1841 (Montpellier) / 1870 (Beaune-la-Rolande )
« Vous qui ne connaissez pas Frédéric Bazille, ou vous qui le connaissez imparfaitement, dépouillez-vous de tous vos préjugés, et regardez longuement son œuvre », avait prévenu Gaston Poulain, le biographe de l’artiste. Contemplant sa Vue de village, présentée au Salon de 1869, Berthe Morisot a été la première à le remarquer : « Le grand Bazille cherche ce que nous avons si souvent cherché : mettre une figure en plein air, et cette fois-ci, il me paraît y avoir réussi. » Sensible à la recherche de dissolution de formes dans des jeux de lumière et de reflet –auxquels se livrent Monet et Renoir sur les bords de la Marne à la Grenouillère au même moment –, la jeune femme ne perçoit pas tout à fait l’absolue nouveauté de la toile, sa luminosité ardente, sa crudité de coloris : sa « puissance de jour », comme le dira plus tard le critique Zacharie Astruc, véritable « synthèse du Languedoc », comme l’analysera le même Poulain. Si Bazille est bien un précurseur, ce n’est peut-être pas de l’impressionnisme – qu’il ne connaîtra jamais –, mais bien plutôt de la réaction qui l’a suivi : le cézannisme, l’expressionnisme de Van Gogh, le fauvisme de Matisse et même le cubisme de Picasso.
Visuel:
Pierre Auguste Renoir.
Frédéric Bazille.
1867, huile sur toile, 105 x 73,5 cm.
Musée Fabre, Montpellier.
© Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt
« Vous qui ne connaissez pas Frédéric Bazille, ou vous qui le connaissez imparfaitement, dépouillez-vous de tous vos préjugés, et regardez longuement son œuvre », avait prévenu Gaston Poulain, le biographe de l’artiste. Contemplant sa Vue de village, présentée au Salon de 1869, Berthe Morisot a été la première à le remarquer : « Le grand Bazille cherche ce que nous avons si souvent cherché : mettre une figure en plein air, et cette fois-ci, il me paraît y avoir réussi. » Sensible à la recherche de dissolution de formes dans des jeux de lumière et de reflet –auxquels se livrent Monet et Renoir sur les bords de la Marne à la Grenouillère au même moment –, la jeune femme ne perçoit pas tout à fait l’absolue nouveauté de la toile, sa luminosité ardente, sa crudité de coloris : sa « puissance de jour », comme le dira plus tard le critique Zacharie Astruc, véritable « synthèse du Languedoc », comme l’analysera le même Poulain. Si Bazille est bien un précurseur, ce n’est peut-être pas de l’impressionnisme – qu’il ne connaîtra jamais –, mais bien plutôt de la réaction qui l’a suivi : le cézannisme, l’expressionnisme de Van Gogh, le fauvisme de Matisse et même le cubisme de Picasso.
Visuel:
Pierre Auguste Renoir.
Frédéric Bazille.
1867, huile sur toile, 105 x 73,5 cm.
Musée Fabre, Montpellier.
© Musée d'Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt