Laurence d'Ist. : Sculptrices se présente comme une exposition-manifeste. Plus d’une soixantaine d’artistes femmes sont présentes à travers une centaine d’œuvres. Certaines sont des artistes historiques comme Camille Claudel ou Louise Bourgeois, d’autres émergentes. La richesse de cette exposition repose sur la diversité culturelle des artistes et la qualité plastique des œuvres. Avez-vous demandé aux artistes ce qu’elles pensaient du terme sculptrice ?

Danièle Marcovici : Il y a eu débat sur le mot. Et je ne le cache pas, c’est une provocation, une revendication pour montrer que le mot sculptrice existe. Et qu’à force, il s’imposera dans le langage. Dans les dossiers que je recevais des artistes, aucune n’employait le mot, mettant sculptrice entre parenthèses ou entre guillemets et utilisant davantage femme sculpteur que sculptrice. Les femmes ne sont pas assez montrées , c’est d’ailleurs leur faible présence dans les premières expositions qui m’a fait réagir. Quand j’ai décidé d’exposer des sculptrices, j’ai entendu dire que nous n’allions pas trouver autant d’œuvres ! Insinuant que nous allions nous forcer à prendre des mauvaises du moment qu’elles étaient des femmes. C’est consternant.

Extrait de l'entretien "La villa Datris fête la sculpture contemporaine" avec Laurence d'Ist et Danièle Marcovici, présidente de la Fondation.

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