Massinissa Selmani remporte le prix SAM 2016
Massinissa Selmani, artiste d'origine algérienne dont les dessins ont récemment connus un grand engouement, a été désigné lauréat 2016 de la 8e édition du Prix Sam pour son projet à destination de l’Algérie et de la Nouvelle-Calédonie.
Le Prix Sam propose à de jeunes artistes exposant en galerie et résidant depuis au moins de deux ans en France, de rayonner à travers le monde en proposant un projet engagé à l’étranger afin de promouvoir leur notoriété à l’internationale auprès des professionnels de l’art et collectionneurs. Sept artistes ont pu voir l’aboutissement de leur projet dans le pays de leurs choix (hors Europe et Amérique du Nord) parmi lesquels Zineb Sedira et Bouchra Khalili, qui avaient également choisi l’Algérie.
L’œuvre de Massinissa Selmani s’attache à créer des mises en scène improbables par la corrélation visuelle de situations et d’objets apparemment incompatibles ou incongrus, pour mêler registres comique et tragique et amener par l’humour à aborder d’importants sujets d’actualité. Massinissa Selmani, qui affirme lui-même collectionner les images et coupures de presse internationale, voit son dessin comme un médium expérimental à fonction documentaire. S'offrant généralement en de grands espaces en réserve, tous les éléments les composants y sont au même niveau, sans hiérarchisation. L’impression d’étrangeté est renforcée par des objets colorés qui se détachent de la monochromie du graphite sur papier. Une mise au point visuelle est établie par l’intermédiaire d’un papier calque qui vient dédoubler l’image originale pour la corriger et en compléter le sens.
La série Soon (2016), lauréat après délibération du comité scientifique s’inscrit pleinement dans l’actualité de la presse journalistique, en désamorçant les sujets d’actualité politique et sociale. Il apaise les tensions et les sentiments de révoltes par son coup de crayon comme un mécanisme d’autodéfense poétique.
Massinissa Selmani aura droit à une bourse de 20 000 euros, ainsi qu’une monographie de son œuvre et une exposition personnelle au Palais de Tokyo en février 2018. Il est représenté par la galerie Anne-Sarah Bénichou, Paris.
Delphine Alexandre