Les aspirations d’un XIXe siècle en proie aux grandes ruptures – révolutions industrielles, politiques et sociales –, à inventer de nouveaux modèles pour mieux vivre ensemble, apparaissent aujourd’hui d’une étonnante actualité. Pour Jean-Baptiste André Godin (1817-1888), fils d’artisan modeste ayant fait fortune dans la fonderie, penser la ville consiste à ne pas la détacher de sa fonction première : permettre à ceux qui y vivent de s’y épanouir, c’est-à-dire, selon lui, de mettre en valeur leur travail. À partir de la rencontre avec la pensée de Charles Fourier en 1842, il entreprend divers projets d’expérimentation sociale qui trouvent leur point d’orgue dans la réalisation concrète du familistère de Guise, dans l’Aisne. Devenu en 1880 la propriété commune de ceux qui y travaillent et y habitent, son plan repose sur la séparation des différentes fonctions dont jouissent les habitants jusqu’en 1968. L’appartement de Godin, situé au cœur du familistère, propose un parcours sur le contexte qui a vu naître le lieu, et retranscrit l’atmosphère au sein de laquelle travaillait et vivait son créateur.

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