Franyo Aatoth, né en 1954 en Hongrie, présente un art portant l’empreinte du sacré, formant une fresque humaniste sur les aspects cachés de la société. L’artiste se réfère à la Bible illustrée - qui avait pour but, à l’époque, d’édifier son spectateur - en incorporant du texte à ses œuvres, et crée, au-delà d’une étude du langage ou de la figuration de scénettes, une production diégétique, qui met en jeu sa propre pensée.
La couleur en est le véhicule principal : le rouge porte les stigmates de son avènement à la surface de la toile. Empâtements abrupts et contrastes saisissants avec les formes hybrides peintes à sa surface sont le lot de ce rouge déclinée comme une toile de fond, ou comme les parois d’une cavité où l’archaïsme le dispute à l’originel.
Dans son œuvre « Prévisions », datée de 2011, le peintre se fait ainsi narrateur. L’annonce d’une saison, le cycle se répétant, l’éclosion de la vie sont les sujets d’une peinture que l’écriture qui y est inscrite tend à faire basculer du côté de la stèle. A Budapest, les œuvres de Franyo Aatoth sont présentées en regard de celles d’Ervin Patkai.

Pauline Hodbert

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