« Si nous savons ce que nous voulions dire, nous ne savons pas si nous ne disions que cela – on dit toujours plus que CELA. »  affirmait André Gide. La beauté sensuelle et rituelle des dernières sculptures d’Axel Cassel n’échappe pas à cette aura de l’œuvre d’art et du travail de la main. Fasciné par la fumée de sa pipe, Axel Cassel pensait simplement prolonger sa précédente série des Vortex, écoulements d’eau ou d’air, en se mettant à sculpter des nuages de fumée. Comme il n’y a pas de fumée sans feu, il choisit de donner une source à ces volutes grises et chargées en les soclant sur de petites architectures, créant ainsi une unité des contraires qui oppose le géométrique à l’organique. Ses cabanes demeurant parfaitement intactes, l’artiste ne semble exprimer là aucune dénonciation de conflits particuliers. Spectaculaire matérialisation de l’immatériel, cristallisation de l’impalpable, ces extravagantes fumées qui montent au ciel tels des champignons atomiques font toutefois irrémédiablement songer aux maisons brûlées lors de la purification ethnique en Bosnie. [...]

Extrait de l’article de Emmanuel Daydé, publié dans le N°50 de la revue Art Absolument, parution le 8 novembre 2012.