Utérus, Corde, Migration… C’est de la subtile osmose entre l’organique, le végétal et le géologique que naissent les tableaux métalliques, les encres et les aquarelles déconcertants d’Eudes Menichetti. Il fait apparaitre des silhouettes humaines fantasmagoriques, sous des atours de boucher, de médecin ou de militaire, aux visages monstrueux, dévorés par des organes. Son œuvre, exaltant la folle émergence des viscères, des nerfs et des vaisseaux sanguins, creuse notre rapport au corps en faisant ressurgir le dégoût et l’angoisse face à ce qui est mais qu’on ne voit pas. « J’aime bien que l’intérieur du corps déborde sur l’extérieur » se plait-il à dire. Posant un regard clinique, l’artiste contemporain traduit un sentiment universel étouffant, celui de l’absurdité de l’existence. « Œuvre- écho » des figures énigmatiques de Magritte, « œuvre-psychanalyse » mêlant réalité et surnaturel…

Camille Benfredj