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Christine Sefolosha, Waldszenen / Anya Belyat-Giunta, Terra Incognita

Christine Sefolosha, Waldszenen / Anya Belyat-Giunta, Terra Incognita : Christine Sefolosha. Purple Dancer. 2013/14, bains d’encre et pigments sur papier Japon marouflé, 100x160 cm © Mario Del Curto   


L'exposition


Deux espaces pour deux voyages qui finalement n’en forment qu’un. Une incursion dans les mondes de deux artistes, peuplés d’images mentales, de visions énigmatiques chez l’une, organiques chez l’autre. C’est ce que propose la galerie Polad Hardouin en exposant Christine Sefolosha et Anya Belyat-Guinta, chacune dans un espace défini – peut-être parce que leurs œuvres semblent outrepasser les frontières du support tant elles font appel à des références fantasmagoriques, non loin de l’inconscient. Dans ses créations, Christine Sefolosha se laisse prendre par la main par des forces invisibles qui s’imposent à elle et invite le spectateur à s’y confronter. Elle puise dans les fables et les contes, évoque les apparitions, invoque les esprits et les fantômes, invente des êtres zoomorphes, flirte avec un ésotérisme primitif en représentant des masques, des totems. Son utilisation du monotype laisse une large place à l’imprévisible et les pliages de ses papiers, plongés dans différents bains d’encre, renvoient à la question de la gémellité, de l’ombre mais aussi à un univers parsemé d’étrangeté et de surnaturel, de soleils nocturnes, de ramures de cerf, d’yeux ressemblant à des lucarnes ouvertes sur un paysage psychique que n’aurait pas renié Lewis Carroll. Dans un second espace, les œuvres d’Anya Belyat-Giunta, témoignent de sa recherche actuelle de territoires plastiques inexplorés. Sont exposés ses dessins originels, initiés en 2007 et réalisés au crayon liquide sur des cartes perforées ; des créatures ondoyantes et chimériques, des corps tragiques et fantastiques, des visages aux contours flous où l’humain n’a plus sa place. Ses créations plus récentes, notamment la série des grands formats débutés l’automne dernier, seront aussi présentées. Elle y dessine des paysages oniriques emplis de formes organiques qui s’apparentent à des corps-machines où se déploient des tubes, tuyaux, un monde mécanique où l’espace semble perpétuellement en métamorphose. Chacune à leur manière, ses deux artistes s’entrecroisent dans leur recherche d’une énergie créatrice supérieure, la dimension rituelle de leurs œuvres, et donnent ici à voir une exposition qui s’apparenterait presque à un exorcisme ou une incantation plastique.

Géraldine Robin

Quand


09/10/2014 - 05/11/2014