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Les Bas-fonds du Baroque. La Rome du vice et de la misère

Les Bas-fonds du Baroque. La Rome du vice et de la misère : Nicolas Tournier Concert, avant 1620 Huile sur toile, 115 x 168 cm © Musées du Berry, Bourges   


L'exposition


Trop généralement méconnue, toute la clique des Bentvueghels (abrégée en Bent selon les rédacteurs), outre mener une existence peu édifiante dans la capitale de la papauté, mérite qu’on s’y attarde. Dans sa grande majorité, cette société de peintres se composait d’artistes venus du nord de l’Europe : Flamands, Allemands, Néerlandais. Malgré leur union dans une fraternité corporatiste, chacun développe une manière personnelle pouvant se décomposer en deux courants majeurs. D’une part les caravagesques nordiques comme Van Baburen, Van Honthorst, de l’autre les bamboccianti (une appellation presque péjorative apparue sous la plume de leurs détracteurs), qui, à mesure que le siècle s’écoule, conçoivent les paysages grandioses d’une ville de fastes et de misères. Chacun, durant son baptême, recevait un surnom et c’est celui de leur « chef de file », Pieter van Laer, le bamboche – ce qui se traduit par quelque chose comme le pantin –, qui donna le terme générique permettant de rassembler une certaine vision de la Rome du baroque, version basse-cour. Des antiquités déchues et souillées, une pauvreté en loques mais contente, des mœurs équivoques portées par une industrie de la prostitution alors la plus florissante d’Europe ; sublime interprétation d’une décadence qui détourne de l’excellence technique de leur peinture.

Extrait de l'article de Vincent Quéau publié dans le N°63 de la revue Art Absolument: parution le 15 janvier 2015

N°63 - Janvier/Février 2015

Quand


24/02/2015 - 24/05/2015