Pour le bicentenaire de la naissance de Thomas Couture, six musées dont celui de Picardie à Amiens célèbrent l’œuvre du peintre français. Né en 1815 à Senlis, l'artiste est notamment connu pour avoir été le maître de Manet et de Puvis de Chavannes. Son attachement à la Picardie peut s'illustrer à travers l'importante collection de travaux qui y demeure conservée. Sans conteste, la peinture moderne lui doit beaucoup mais c'est par son style académique qu'il se distingue tout d'abord, avec sa maîtrise des techniques de dessinateur et de coloriste dont les réalisations monumentales figurent dans la continuité de la tradition classique. Les Romains de la décadence, grand tableau manifeste d'abord exposé au Salon, puis acquis pour la nef du musée d'Orsay, consacre le peintre qui conjugue modèle antique et école flamande. Également auteur de deux traités, Méthodes et entretiens d'ateliers et Paysages, on lui reprochera paradoxalement d'être devenu un « peintre de la décadence » car difficilement capable de se renouveler dans son art. Entre la Monarchie de juillet et l’instauration du Second Empire, Thomas Couture se voue à la réforme d’une peinture en France tandis qu’il rencontre des bouleversements politiques ayant des conséquences indéniables sur sa carrière. Le peintre lègue des toiles de grands formats mais aussi des productions restées inachevées. Ses études et esquisses préparatoires retracent la création de ses œuvres majeures et nous offrent l'intimité de ses ateliers.

Anna Kilberth

Site de l'exposition