Tragédies Monory
L'exposition
Les scènes que peint Jacques Monory, artiste toujours caché derrière ses lunettes de soleil, semblent elles aussi vues à travers un filtre coloré. Captant ce que Cartier-Bresson qualifiait d’« instant décisif », Monory représente la violence sous le prisme du film de genre, la déréalisant et la situant hors du temps avec ses teintes Technicolor. D'un quotidien d'emprunt, que le cinéma notamment américain a tant véhiculé, naissent des œuvres ambiguës, dans lesquelles le drame est mis à distance par la palette réduite au bleu et rose et la fragmentation des actions. Catastrophe n°4, par exemple, représente deux personnages, dont la chute vertigineuse est interrompue dès son commencement, les laissant ainsi éternellement entre la vie et la mort. Temps suspendu que renforce la présence d'une souris mécanique, particulièrement visible de par sa blancheur, dont la course paraît à l'inverse s'accélérer. [...]
Extrait de l'article de Marie-Astrid Vandesande paru dans le numéro 69
Extrait de l'article de Marie-Astrid Vandesande paru dans le numéro 69
Quand
12/01/2016 - 21/02/2016