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Le mystère des frères Le Nain

Le mystère des frères Le Nain : Louis Le Nain. Les Joueurs de cartes.1635-1638, Huile sur toile   


L'exposition


Même s’ils exécutent de grands décors religieux pour le couvent des Petits-Augustins ou pour Notre-Dame de Paris, et si l’on signale un portrait – disparu – d’Anne d’Autriche peint par eux, les Le Nain s’adressent avant tout à un public de bourgeois aisés, bien moins haut placés que le roi, la cour et les puissants financiers pour lesquels travaille au même moment Simon Vouet. C’est le goût de ces bourgeois qui se rêvent gentilshommes qui explique l’irruption chez eux d’inimitables représentations paysannes. Part sans doute mineure de leur œuvre, même si la plus originale, ces intérieurs – et extérieurs – humbles mais dignes, fort éloignés des « drôleries de Flandres » dont la foire Saint-Germain s’est fait une spécialité, sont « montrés de manière positive, en écho à leurs propres aspirations terriennes », souligne Nicolas Milovanovic, commissaire de l’ambitieuse rétrospective du Louvre-Lens, « qui vont de pair avec une accession désirée à la noblesse, comme M. Jourdain ». Et d’ajouter : « On peut aussi faire une comparaison avec Arnolphe, dans l’Ecole de Femmes, qui se fait appeler "M. de la Souche" d’après une terre qu’il possédait , comme Mathieu le Nain se fait pompeusement – et brièvement – appeler sieur de la Jumelle après la disparition de ses frères, d’après une terre dont il avait hérité près de Laon. »


Extrait de l'article d'Emmanuel Daydé dans le N°75 de la revue. Parution le 21 janvier 2017

Quand


22/03/2017 - 26/06/2017