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Vana Xenou. Le sens politique des lieux sacrés – Athènes, Eleusis, Delphes.

Vana Xenou. Le sens politique des lieux sacrés – Athènes, Eleusis, Delphes. : Corps morcelé   


L'exposition


À l’instar des Anthestéries, cette « fête des fleurs » en l’honneur de Dionysos qui célébrait la végétation renaissante et procédait au culte des morts à Athènes, Vana Xenou recrée le rituel des aiorai (balançoires) en installant dans le jardin de l’Ermitage des corps de jeunes filles en bronze qui se balancent entre la vie et la mort, troués et mis à nu par les célibataires mêmes. Ces aiorai de métal et de vent, qui oscillent au rythme des chansons obscènes, précédent l’union sacrée de la femme de l’archonte-roi et du dieu, comme la jeune fille précède l’épouse. Après avoir franchi des peintures aux yeux fermés qui accueillent le visiteur au seuil de la maison des Vallons, la montée initiatique se poursuit dans les étages, face à un autoportrait dionysiaque en plâtre dépecé en six morceaux, à une Coré primitive qui prend la forme d’une graine et d’un bourgeon « qui s’ouvre pour donner accès à des alcôves souterraines » (D. H. Lawrence), à un principe vertical d’Apollon en marbre, pour finir par des scènes de télété (acte initiatique, du grec telos que l’on peut traduire par « lointain » ou « cause finale »), où des progonoï de têtes brancusiennes d’ancêtres posées à plat sur des colonnes mènent à une peinture du corps sacrifié de Polyxène, la princesse troyenne immolée sur la tombe d’Achille, qui fait coexister les vivants et les morts.

Extrait de l'article de Emmanuel Daydé dans le N°79 de la revue Art Absolument. Parution le 20 septembre 2017

Quand


09/09/2017 - 09/12/2017

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