De la génération de Daniel Dezeuze et Claude Viallat, Jean-Michel Meurice simplifie la peinture jusqu’à son geste le plus fondamental. Celui qui se proclame « tributaire de ce que la nature lui donne », fondateur d’Arte en 1986 et réalisateur documentaire, présente une rétrospective au musée Fabre de Montpellier. A travers cinq décennies, cet ensemble se lit comme une partition « de jazz où les couleurs sont des notes ». Elle commence aux années 60, sous l’influence du groupe Supports/Surfaces. La couleur et la forme sont réduites à leur expression stricte, laissant au hasard de l’atelier (bavures, coulures) la liberté de révéler la matière et de rendre l’œuvre unique. Visions abstraites, lavis translucides, les titres évoquent une perception subjective du réel : Port Royal 7 (1965) et Pénélope (1973) . Ces peintures harmoniques deviennent arabesques et coroles figuratives à partir des années 80. Comme une écriture universelle, le pochoir s’affirme alors paradoxalement comme manière « hasardeuse et non volontaire de peindre ».

Delphine Alexandre
Publié dans le N°82 de la revue Art Absolument.
Parution le 23 Mars 2018

Site de l'exposition