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Hsiao Chin. Les Couleurs du Zen

Hsiao Chin. Les Couleurs du Zen : Cuore illuminato-1. Hsiao Chin. 1963 Acrylique sur toile, 60 cm x 50 cm © Hsiao Chin Foundation, with courtesy of 3812 Gallery Limited   


L'exposition


Débarqué à Madrid de Taïwan à la fin des années 1950, Hsiao Chin se rend très vite à Milan, où il fonde en 1961 le mouvement Punto dans l'entourage de Lucio Fontana. Trouvant dans l'esprit de contemplation Zen un moyen de fonder une esthétique dépassant les frontières, il s'adonne dés lors à une peinture du signe et du geste, où quelques formes élémentaires le disputent à des larges tracés de sa brosse, appelant à un horizon cosmogonique tout comme à une simplicité radicale évoquant les Japonais de Gutaï. Dans Heat (1962) déjà, un étroit cercle d'encre bleue transmet sa vibration à un vaste aplat rouge bordé de deux bandes noires, exprimant la dualité bouddhiste à laquelle souscrit Hsiao Chin. Si l'exposition du musée Guimet vise à palier à sa méconnaissance actuelle en Occident – qui rappelle la trajectoire du peintre indien S.H. Raza –, son minimalisme trouve à l'époque un bon écho en Europe, puis aux États-Unis où il vient s'installer dans les années 1970. Son étude des mandalas tibétains – dont résulte une série de toiles aux éléments concentriques et aux couleurs franches constellées visibles dans l'exposition parisienne – trouve une autre voie lors du décès de sa fille, en 1989. Ses œuvres se font plus colorées encore, les frontières séparant les espaces de ses compositions plus poreuses, jusqu'à donner lieu à des visions de planètes, à l'instar de Chi - 5 peinte en 2011, toile en forme de retour sur sa pratique première.

Article de Tom Laurent, publié dans le N°88 de la revue Art Absolument

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Quand


13/03/2019 - 03/06/2019

Les artistes


Lucio Fontana