Pour présenter ses deux nouvelles acquisitions, issues de donations particulières, la fondation Maeght rend hommage à l’artiste suédois Erik Dietman. Admirateur de Duchamp et proche des mouvements Fluxus et du Nouveau Réalisme, il évite cependant tout inféodation en prônant son indépendance artistique. “Pour moi, c'est le monde qui est une sculpture, et dans le monde il y a les mots qui sont insuffisants et que j'aide à ma façon en leur fabriquant des objets”. Dans son oeuvre, le langage est constamment réinventé; il mêle écritures (notamment dans les titres à double sens) et images pour encourager le visiteur à aller au delà des apparences. La polysémie occultée des mots est alors révélée dans des assemblages d’éléments bruts. Mais, au-delà d’une supposée volonté pédagogique de son travail, c’est surtout un «art de vivre» qui est donné à voir. Des exercices quotidiens et critiques de déplacement du regard sur le monde, qui en dévoile la part parfois absurde ou barbare. Pour s’exprimer, Erik Dietman utilise de multiples médium, comme le dessin, la peinture et la sculpture et de nombreux matériaux : bois, bronze, marbre...

Pauline Mirete